EDF a choisi le Cloud d'Amazon pour la gestion des pièces de rechange, destinées à améliorer la maintenance prédictive des ses réacteurs nucléaires.
Un choix justifié par la capacité en calcul IA d'AWS, alors que la filiale Exaion d'EDF dispose d'une offre souveraine de cloud compute et de supercalculateurs.
Si le projet n'est pas détaillé à ce jour, le choix d'AWS concernerait la gestion (numérisation et stockage) des pièces de rechange pour la maintenance prédictive des réacteurs nucléaires.
En d’autres termes, la mission consiste pour AWS à réaliser, via l’IA, un inventaire des millions de pièces contenues dans les machines, avec leur historique, pour mieux organiser la gestion des stocks de pièces et donc la maintenance.
Un choix qui serait aussi motivé par la puissance de calcul en IA proposés par Amazon et qui sortirait donc du simple périmètre de GED ou de supply chain dans le cloud.
Pour autant, EDF via sa filiale Exaion, propose une offre souveraine de supercalculateurs en cloud computing à ses clients, dont les actifs sont basés en France et dont les données sont hébergées dans des conditions, répondant au plus haut niveau d'exigence en matière de sécurité.
Le statut d'Opérateur d'Importance Vitale -OIV- impose en effet à EDF le respect de règles strictes de cybersécurité, s'agissant notamment de l’hébergement des données sensibles dans un cloud de confiance certifié SecNumCloud 3.2 par l’Anssi -Agence nationale de sécurité des systèmes d’information.
La question n'est pas tant pourquoi l'opérateur n'a pas choisi un cloudeur français pour ce projet, mais pourquoi il n'a pas choisi de se reposer sur ses propres ressources en calcul haute performance (HPC) via sa filiale souveraine et éco responsable.
Car le projet concerne aussi l'augmentation des besoins et l'effort de construction de plusieurs centrales nucléaires ces prochaines années, le tout couplé avec une transition énergétique qui va demander une production électrique fortement augmentée pour compenser l'abandon des énergies fossiles.
Amazon n’est cependant pas la seule société à avoir été choisi pour compléter les compétences internes de l'entreprise. EDF a également fait appel à Dassault Systèmes, pour ses jumeaux numériques, à savoir des doubles virtuels que le groupe a mis en place notamment pour optimiser la construction et la gestion de ses futurs réacteurs EPR2, dans le cadre du programme du nouveau nucléaire français
Un contrat respectant le cadre des règles européennes
Le groupe insiste sur le fait que ce contrat est strictement verrouillé dans le cadre des règles européennes.
De son côté, le ministère de l'Economie assure que les règles en vigueur aujourd’hui sur la gestion informatique souveraine concernent uniquement les administrations, et pas les industriels et ce, au regard de la circulaire N° 6282-SG du 5 juillet 2021.
Les OIV, comme EDF restent encadrés par la LPM-Loi de Programmation Militaire- 2024.
Les principaux acteurs industriels concernés constatent et regrettent qu'aujourd'hui, qu'aucune offre française ne soit capable de rivaliser avec les Américains pour accompagner une entreprise comme EDF.
Bercy assure par ailleurs que "des actions sont menées en ce sens dans le cadre de la stratégie cloud de France 2030".
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