Pénurie des composants, exigences en matière de développement durable, augmentation des coûts énergétiques, de connectivité ou de maintenance, bouleversement de la chaîne d’approvisionnement. En 2023, investir dans un datacenter va tourner au casse-tête.
Qu'il s'agisse de construction de nouveaux datacenter, d'extension, de location d’espaces, ou de co-construction : quelles seront les meilleures alternatives pour maximiser vos profits de ventes de services IT et cloud?
Il y a quelques années encore, l’investissement global au regard du potentiel du marché, faisait peser la balance en faveur de la construction de nouveaux datacenter.
Mais aujourd’hui, plusieurs paramètres viennent obscurcir le tableau.
La crise énergétique mondiale - intensifiée par la guerre en Ukraine - a impacté les coûts énergétiques européens plus que ceux de toute autre région du monde. (+30% en moyenne). Et le Royaume-Uni et l'UE ont été les plus touchés par ces augmentations.
Hausse des coûts de composants et exigences des règlementations
Le matériel informatique a connu la plus forte augmentation des coûts unitaires, après l’énergie, en partie à cause de divers bouleversements dans la chaîne d'approvisionnement en matériel, de la pénurie de certains processeurs et du silicium.[1]
Les unités de refroidissement, les systèmes UPS et les composants de distribution d'énergie sont les équipements les plus touchés par les pénuries et les plus impactés par la hausse des prix.
Des prix qui sont également impactés par des délais d'attente prolongés pour certains composants critiques (comme les groupes électrogènes et les batteries Li-ion).
A cela, il faut rajouter des exigences plus strictes en matière de développement durable qui contribuent également à l'augmentation des frais (frais d'ingénierie, de certification, de modifications structurelles, d'amélioration des systèmes de refroidissement …)
Par exemple, à Amsterdam et Singapour, désormais, seuls les projets à haute efficacité énergétique peuvent être mis en œuvre. Et il est fort à parier que les nouvelles normes d'efficacité énergétique (telles que celle de la directive européenne EC’s Energy Efficiency) pèseront encore davantage sur les budgets.
Quel impact sur les coûts Capex/Opex des datacenters ?
Un centre de données Tiers III coûtait environ 12 millions de dollars par mégawatt (MW) en 2010. Avec l’amélioration de la technologie, l’augmentation des volumes de production, les avantages des constructions modulaires et préfabriquées, ces coûts avaient chuté à 6 à 8 millions de dollars par mégawatt, avant la crise du COVID en 2019.
Aujourd'hui, un même datacenter Tiers III coûte de 1 à 2 millions de dollars par MW en plus, soit 8 à 10 millions/MW. Les délais d'exécution peuvent atteindre ou dépasser 12 mois, empêchant de facto les exploitants à tirer bénéfices des revenus d’installations non achevées et à accélérer leurs ROI.
D’après nos analyses, les coûts globaux de construction (Capex) et d'exploitation des centres de données (Opex) devraient continuer à augmenter de manière significative au cours des prochaines années et ce, malgré l'automatisation, la mise en place de mesure d'efficacité énergétique et/ou la migration tactique vers le cloud.
Même à compenser le coût des exigences de développement durable par des gains d'efficacité énergétiques, les besoins en capitaux initiaux pour les exploitants de datacenter resteront souvent très élevés dans les prochaines années.
Cela donnera aux opérateurs une motivation essentielle de continuer à étendre la capacité de leurs installations existantes, voire même d’en fermer d’autres pour des questions de mise aux normes trop onéreuses!
La grande majorité (68%) des exploitants propriétaires de datacenter déclarent qu'ils vont augmenter la capacité de leurs centres de données au cours des deux ou trois prochaines années – en agrandissant leurs installations existantes. Moins de la moitié d'entre eux prévoient la construction de nouveaux Datacenter[1], principalement pour répondre à la demande de services sécurisés et hautement disponibles.
Seulement 29% vont ajouter de la capacité pour de la colocation et 10% de la capacité dans le cloud public.
Nombreux sont les opérateurs de Datacenter qui estiment en effet que conserver les charges de travail sur site (on premise) coûte moins cher au fil du temps, que de les déplacer vers le Cloud.
Grand ou petits exploitants : la différence de résilience financière sera de taille
Les opérateurs de centres de données de petite et moyenne taille (PME), qui ne disposent pas suffisamment des ressources financières pour faire face à la hausse des coûts, risquent de se retrouver dans une situation particulièrement difficile à moyen terme.
Il en sera de même pour les petits fournisseurs de service de colocation fortement impactés par la hausse des coûts d’énergie, de maintenance[1], de main d’œuvre, et aussi, en raison d’une raréfaction des capacités de colocation du marché et de l’augmentation des coûts de connexions réseau à faible latence.
Pour sortir leurs épingles du jeu, les propriétaires exploitants de datacenter vont inéluctablement répercuter l’augmentation de leurs coûts énergétiques, de matériel et de connectivité, sur leurs clients fournisseurs de services et de colocation
Les grands opérateurs qui disposent des ressources financières pourront bénéficier d'économies d'échelle, auront la capacité à lever des capitaux plus facilement et disposeront d'un pouvoir de négociation suffisant avec leurs fournisseurs, pour bénéficier de tarifs inférieurs à ceux des petits exploitants/fournisseurs.
Toutefois, en raison de leurs tailles, ces grands opérateurs seront confrontés à des coûts plus élevés dans d'autres domaines, tels que les mises aux normes environnementales, la gestion des risques, ou encore l’amélioration de la résilience et de la sécurité de leurs infrastructures.
Comment anticiper plutôt que réagir?
Dans ce contexte, et afin de maximiser les profits sur la vente de services IT et Cloud, à moyen terme, quelle est la meilleure alternative?
Au vu de sa connaissance experte du marché cloud et IT (PI) B2CLOUD a établi des matrices décisionnelles très sensibles permettant d'évaluer
Les bénéfices potentiels en prenant compte des risques et incertitudes du marché à 3 ans.
La valeur attendue de profit la plus élevée.
L’EMV (Expected Monetary Value) pour chaque scenario (construction, location, rachat, co-construction)
L’EVPI, l’EVwPI pour chaque scénario
Les opportunités les plus rentables sur 3 ans, avec des révisions de probabilité sur une évolution de marché moins favorable[1] et pour chacun des scenario.
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[1] Le marché européen pourrait être favorable, s'il existe une forte demande de services de cloud computing de la part des entreprises qui sont prêtes à payer, dans le cadre des nouvelles réglementations du marché de l'UE et ou de la crise énergétique. Le marché européen pourrait être défavorable, si la demande de services informatiques et de services cloud de la part des entreprises pourrait être plus faible que prévu en raison du risque de non-conformité aux réglementations européennes et de la fluctuation trop importante des prix des services fournis et de l'énergie.
[1] Ces coûts de maintenance n’ont augmenté que pour 6% des propriétaires de Datacenter.
[1] Source Uptime Institute 2022
[1] Les études prévoient cependant que les prix et les délais de livraison du matériel informatique seront modérés au cours du premier semestre de 2023, en raison d’un fléchissement de la demande. Mais les estimations de marché sont incertaines et à court terme
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